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19/11/2005

Les bateaux parisiens vous invitent à savourer Paris

Une croisière nocture a la beauté de l'éphémère, cette faveur d'Ulysse qui reflète la grandeur d'un moment, d'une âme, d'un environnement. Privilège des amoureux pour qui les mots sont des prisons, et l'espace un infini, la croisière traverse le temps, gravée dans le coeur et dans les yeux. Le regard de l'autre, des sourires, les lumières d'une cité d'exception, rayonnante dans la nuit, et puis ces quelques copeaux d'accords de violon, comme éparpillés sur la trace fluide de cette flute de verre et de métal. Les sens s'accordent aux sensations, et l'intuition tue la raison. On aurait compris le sacrifice de l'éternité pour ce moment aérien, insaisissable, ivre de finesse et d'accords. Ce moment de vie intense, naïve, joyeuse et consumante. Stan Getz s'est pris à hanter une violoniste gracieuse, aux traits élancés et drapée de noir. Elle vient du Sud et ses notes exhalent les rythmes latins. Melhi et son archer tournoient dans les couleurs pourpres et noires étoilées de la croisière. Claude y aurait vu les ricochets d'une bulle de jazz sur la Seine.

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Le service est fondu dans ce décors pur et chaleureux à la fois, structure transparente de bois, metal et verre, moderne et délicieusement classique. Le Chardonnay du pays d'Oc donne toute sa rondeur, sa jeunesse fruitée et ensoleillée sous les tons de tilleul et les zestes mentholés. Mais jamais il ne cède à la facilité ! Sec, minéral et tout en ondulations grasses et gracieuses. Le Chateau du Moulin de Bahon, quoique grand Bordeaux rouge, en a perdu le rythme, délicat et doucement rapide des variations sud américaines. Qu'importe, le blanc est bon ce soir ! Il rayonne comme de l'or !

Les entrées se bousculent en manège de senteurs et de couleurs. Ici un cappuccino de potiron et son écume de châtaigne. Là une Lasagne de gambas "papillon" au fenouil confit. Et pourquoi pas un gâteau frais de homard avec quelques courgettes et tomates confites. Je laisserai les Rondins d'escargots de Bourgogne au basilic et porto à une autre escapade. C'est décidé, le classique gagnera encore ce soir : triangle de foie gras de canard, ses petits soufflés de citron vert jaunis et ses coins de pain d'épices.

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Melhi s'est arrêtée. Elle tient son violon sur la ligne verticale et écoute avec implication l'envolée d'un Ave Maria divinement féminin. Le duo s'établit finalement et l'on croise Notre Dame de Paris.

Ce Chardonnay est une providence. Il me fait oublier un apéritif vulgaire et un rouge trop sûr de son seul nom. Il eut été facile de pencher pour les Noix de Saint-Jacques poêlées et ses asperges vertes au beurre blanc, mais je vais jouer la note du Sud et de la saveur simple avec un gourmand de veau à la plancha et sa jardinière de légumes dans une petite courgette ronde drôlement chapeautée. C'est une merveille de goût et de fondant. Le cabillaud "has been" avant d'avoir été à la mode dans mes assiette est resté en cuisine. Le magret se réserve aux tables plus communes et le steak d'agneau rôti se dispute avec le pavé de boeuf au poivre maniguette la raison de ce désaveu.


Le fromage relance les airs corsés d'une Piaf tellement Parisienne ce soir.

medium_bateaux-parisiens-2.jpgMais le mi-cuit chocolat est presque de trop. Nous voilà arrivés, "ad satietatem". Le phare bleu s'est paré d'étoiles scintillantes. Un goût de laurier et de serpolet sous la glace de chocolat blanc : quelle invitation au voyage ! Quelle folle croisière ! Eiffel nous attend. Il est tant de rentrer, dans une seconde, un moment, une note, une éternité...

15/10/2005

Restaurant L'Ile - Parc de l'Ile Saint Germain

medium_l-ile-saint-germaint.jpgOn l'appelle la cantine de TF1 et il est vrai que vous passerez difficilement à côté d'une "personnalité" du petit écran. Mais au-delà de cette anecdote, je vous conseille cette adresse pour un dépaysement tout près de Paris. L'île est déjà un concept d'isolement et de liberté intéressant mais le lieu est surtout parfaitement exotique, moderne et artistique à la fois, avec un zeste de nouvelle époque.medium_l-ile-saint-germaint-interieur.jpg

Le cadre est donc très réussi et le fer forgé s'exprime sous ses meilleures coubures ; cela pour mieux apprécier une cuisine soignée sans être absolument divine. Le poisson est un support de création particulièrement bien maîtrisé. Aussi, je vous conseille donc pour commencer un tartare de saumon et Saint-Jacques avec sa galette de polenta, citron vert et gingembre ou alors le Carpaccio de Thon cru à l'huile de sésame et son caviar d'aubergine. Selon les mois de l'année, n'hésitez pas à la jouer classique avec un plat d'huitres ou de fruits de mers de saison.

Pour échapper au cabillaud, je vous recommande un carré d'agneau rôti à la broche aux herbes de provence sur son gratin de courgettes et ail confit ou le filet de boeuf grillé aux morilles à la crème.

Enfin pour les gourmants de chocolat, vous n'échapperez pas au moelleux au chocolat Weiss et glace vanille.

 

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Une adresse à découvrir avec la formule de midi à 19 Euros. Compter beaucoup plus le soir à la carte (60 à 80 Euros) pour une bonne occasion.

 

25/09/2005

L'auberge d'Enghien : un chef à fort potentiel

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Un coup de coeur ! Bravo Monsieur Rivoire !

Denis Rivoire est un jeune chef, reconnu "Jeune restaurateur d'Europe", qui fait la différence dans l'assiette et dans les verres. En effet, l'auberge ne paie pas de mine, l'intérieur est tout sauf extraordinaire. La première impression est même plutôt négative. Le style introverti, un peu vieillot de l'endroit, donne un cachet kitch sympathique au repas dès la première bouchée, dès le premier flairage.

Le chef maîtrise son art et a taillé sa cave en conséquence. Quoi de plus frustrant que de découvrir un plat exhaltant avec un vin terne ou mal accordé. Ici on se demande qui du vin ou du plat est l'écrin et la perle de culture. Vous ne manquerez pas de prendre le menu "accord mets - vins" qui vous propose ainsi un menu parfaitement en harmonie. Vous pourrez par exemple commencer par une escalope de foie gras de canard poêlée avec bouquet de mâche et caramel au porto avec un verre de Domaine du Tariquet du Sud-ouest. Le fondant du foie gras prépare le palais à la structure moelleuse et grasse de ce vin aux arômes confiturés et compotés. La suite conviendra aux amateurs de poisson ainsi qu'aux inconditionnels de viande dont je fais partie.

Le chef a fait de la souris d'agneau braisée au jus servie en cocotte sa spécialité. Un délice chaud fondant accompagné de jeunes girolles cuites au persil à apprécier avec un Château Sainte Roseline de Provence aux arômes de caramel.

Pour les amoureux de poisson, un dos de cabilleau grillé vous sera proposé accompagné par un Coteaux d’Aix blanc Château Bas « Cuvée du Temple » aux notes de pierre à fusil, de tilleul et de vanille. Mais le chef lui préfèrera sans doute une de ses compositions favorites aux St Jacques comme des Noix de St Jacques rôties, rizotto au basilic, jus court à l'huile d'olive.

En dessert, un Maury de chez Mas Amiel fera exploser en bouquet de saveurs sucrées le fondant au chocolat qui l'accompagnera et ce qu'il vous reste de papilles.

Je vous conseille après ce repas un tour du Lac d'Enghien.

On sent bien que ce chef ne restera pas longtemps dans ce cadre étriqué même si le service - coordonné par Luci, une brésilienne de tact et de classe - est lui aussi au-dessus du lieu. Dans tous les cas, allez faire un tour à Enghien, ville magnifique où un chef d'avenir a établit son camps ... pour l'instant.

Ma note : 8,5 / 10 desservi par le cadre, mais quels accords mets - vin !

Compter 60 à 75 Euros.

Coordonnées :

L'AUBERGE D'ENGHIEN
Enghien-les-bains, Val d'Oise (95)

32, boulevard d'Ormesson
95880 Enghien Les bains - France
Tel : 0820 20 19 20

Accueil :
12 à 14h
19h30 à 22h

Fermé dimanche soir et lundi
Fermeture annuelle : semaine de Noël et août

13/09/2005

Restaurant Le Pavillon des Ibis au Vésinet

medium_pavillon-des-ibis.jpgEtabli au milieu du "Grand Lac" du Vésinet le restaurant Le Pavillon des Ibis est un rendez-vous sympathique et chic de la bonne saison. Le lac du Vésinet est connu pour ses canards et poissons, ses pelouses vertes et grasses, ses courbures agréables et sa croûte gelée en hiver propice au patin à glace pour les plus téméraires. On y admire les belles demeures de maître, l'architecture française du XIXème et l'on peut facilement organiser un cours d'histoire autour de toutes les références historiques nationales qui jalonnent les édifices du parc. Au milieu de ce paradis de nature et d'histoire, une île s'est échappée de l'attention des badauds pour créer un microcosme en rupture, exotique et traditionnel à la fois, aux tons tropicaux sous un architecture anglo-normande, bref, un lieu à la Pierre Loti mais avec la sagesse en plus.

 

La terrasse est incontournable dès que la douceur du temps le permet. Sa fontaine kitch, son sol de teck suspendu, sas palmiers en gros pots de terre, ses pare-soleil de bois et de toile verte ainsi que son mobilier tressé en font l'épicentre de la quiétude et de la relaxation. Tout autour s'agite à proportion de l'éloignement à ce havre de bien être. Le voiturier vous désarme de votre machine urbaine et ne vous rendra les clefs qu'au moment où vous aurez décidé de partir.

 

La cuisine est traditionnelle avec un plus de grande cuisine. Pour autant, ne vous attendez pas à une étoile au Michelin, ce restaurant ne court pas après. Le service est remarquable et les plats plutôt bons voire très bons. Mais les classiques ne sont pas exceptionnels : le foie gras et la côte de boeuf n'ont pas le fondant et la saveur que je leur trouve dans certains restaurants plus simples ou encore à la maison lorsque je suis aux grills.

 

Mon conseil : y aller !

Ma note : 7 à 7,5 / 10 pour le cadre et une cuisine agréable.

 

En hiver, la salle intérieure à la verrière en rotonde est tout à fait superbe, chaleureuse et boisée. Profitez de l'ambiance, un petit tour de digestion autour du lac est là pour clôturer vos agapes.

 

Contact :

Restaurant le Pavillon des Ibis
Ile des Ibis
78110 Le Vésinet
Tél : 01.30.09.71.50
Fax : 01.30.09.71.51

01/09/2005

Natacha, restaurant rue Campagne Première 14ème

medium_natacha.jpgIl faut connaître et la rue et l'endroit mais je vous conseille de franchir les portes de ce petit bijou de restaurant tout en finesse de traits, oui, mais pas en esquisses. Les grands dessins qui ornent murs et pilliers sont tout à l'image de l'ambiance feutrée de ce havre de paix intemporel entre modernité et tradition. L'accueil est subtil, délicat, discret. On se met en retrait pour que vous soyez tout à vos invités. Le garçon qui s'occupe de vous est là sans y être, discret sans être transparent, bref, c'est vous qui êtes là pour passer un bon moment et comme par magie, vous vous dîtes qu'ici plus qu'ailleurs vous êtes bien, parfaitement pris en charge tout en gardant la direction des opérations. La musique est légère, exotique et finement rythmée, une belle découverte. Les tables sont impeccablement dressées, contemporaines à l'ancienne. Vous n'avez encore rien dégusté et comme rarement vous êtes déjà satisfait d'avoir franchit la frontière de cette réserve de savoir bien vivre.

 

La pièce respire le Sud, la France, sur des zestes d'Espagne et d'Amérique latine. La classe du service est celle d'un grand bistrot français qui n'en rajoute pas.

 

En cuisine, ça tient la route ! et on le doit une fois de plus à un jeune chef français, Alain Cirelli, élève de Bernard Pacaud (de l'Ambroisie), qui sait redonner du punch à la vraie cuisine française, sans tomber dans le modernisme affamé. Le poisson et la viande y sont remarquables. Le saumon sort de sa banalité et la côte de boeuf est étonnament gourmande et fruitée. Un délice, bravo !

 

Ma note : 8 / 10 pour un minimum de 35 Euros par personne.

 

NATACHA
17 bis, rue Campagne Première
75014 Paris
01 43 20 79 27

09/07/2005

Restaurant Le plomb du Cantal : ne réservez pas, c'est impossible !

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Besoin de convivialité et de chaleur simple en plein coeur de Paris ? Le terroir ne flanche pas ici, ni ne sent le cellophane ! Le plomb du Cantal est authentique, vraiment bon (il faut être mangeur ou s'abstenir) et d'un tarif encore correct.

Si vous appréciez la viande de boeuf, je vous conseille une entrecôte géante avec la truffade traditionnelle ou encore un pavé avec un aligot maison. Accompagnez cela par un bon vin rouge puissant du Sud Ouest par exemple et vous y êtes !

Pour un déjeuner, préférez la planche de charcuteries (fritons, saucisson, pâté) ou une saucisse à la truffade.

medium_restaurant-plomb-cantal-2.jpg

Enfin un restaurant qui n'a pas la grosse tête et qui ne fait pas dans le repas "branchitude". On vient ici pour manger ET déguster. L'atmosphère est bruyante, car on y est heureux et il n'est pas rare que les tables se parlent. Un bain de bonheur simple, un moment de gastronomie charnelle, de camaraderie franche et joyeuse : allez y en bonne compagnie, pour retracer vos aventures et encrer vos souvenirs dans celui-là.

Vive l'Auvergne !

Comptez entre 20 et 30 euros.

Coordonnées :
3, rue de la Gaîté,
75014 Paris
Tel : 01.43.35.16.92

09/05/2005

La Ferme des Moines - Thierenbach - 68500 Jungholtz

medium_la-ferme-des-moines.2.jpgExtraordinaire,
super original !


J’y ai passé un excellent moment, et pas tant pour la gastronomie qui s’y tient mais qui trouve moult comparables et autant de bien meilleurs, mais pour le cadre, l’ambiance, la sérénité. Imaginez une ferme alsacienne revue par un décorateur antiquaire de goût qui a la passion de la vie monastique et de ses attributs. S’il avait été possible de s’installer dans une abbaye et d’y dresser couvert, nul doute que notre restaurateur aurait succombé. Mais il y a une référence à deux pas qui eu transformé l’essai en blasphème : Notre-Dame de Thierenbach, lieu de pèlerinage très réputé depuis le XIIème siècle. L’endroit est plein de symboles, en pleine nature, niché au sein du vallon de Rimbach, dédié à la vierge et aux travaux des moines bénédictins. Un étang plein de carpes et un bâtiment rustico-moderne d’hostellerie et de conférence complètent le tableau qui accueille aujourd’hui les nouveaux habitants du vallon : les touristes alsaciens ou allemands et quelques pêcheurs du dimanche.

Mais revenons à « La Ferme des Moines » et son décor enchanteur. La maison n’est avare en aucun endroit, ni sur les nombreux automates de moines en bois reprenant des scènes de la vie monastique – prière, étude, travail de la vigne, récolte, cuisine – qui s’animent régulièrement pendant votre repas avec en prime un « mini spectacle » de 6 minutes commenté en voix off, ni sur les tableaux religieux de style moyenâgeux ou encore sur les sculptures figuratives ou d’architecture chrétienne.

Côté assiette, je vous conseille de profiter des formules à plusieurs, avec par exemple le dimanche des travers de porc rôtis à la broche au miel accompagnés de légumes du jour et d’une cocotte de pommes de terre. Sur commande, vous pourrez apprécier un véritable Baeckaoffe alsacien ou encore une tourte au Riesling.
Je me suis contenté d’une choucroute traditionnelle, bonne, et de rapport qualité/prix/cadre impeccable.

A découvrir, incontestablement !

Contact :

La Ferme des moines
Thierenbach
68500 JUNGHOLTZ
Tel : 03.89.76.93.01
Fax : 03.89.74.37.45
www.lafermedesmoines.fr