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28/11/2005

Pommeau de Normandie, Jean Fauvel est un must

medium_pommeau-de-normandie-2.jpgLa pomme me laisse des souvenirs contrastés, mais une AOC rétablit souvent l'ordre des valeurs. Jean Fauvel a fait ici un emblème de ce que la pomme sait le mieux exprimer entre le Cidre exubérant et le Calvados souvent étalonné sur ses cousins rivaux issus de la liane à grappes. Le Pommeau de Normandie est frais, dynamique, profond, secret, gourmand et bien élevé. Sa robe magnifiquement ambrée laisse paraître de belles larmes grasses et généreuses. Le nez est agréable, la mise en bouche progressive et finalement épanouïe de tons cuivrés de pommes cuites et de caramel.

Le petit dépôt nous laisse imaginer le travail de vieillissement en fûts de chênes. Il faudra au moins 14 mois d'élevage et une fine sélection parmi une trentaine de variétés de pommes pour assembler les bons jus à cidre et les bons Calvados.

J'avoue n'y avoir plus pensé très longtemps et m'être laissé aller à le re-déguster jusqu'à la lie.


Je vous conseille cet apéritif original et distingué à servir entre 8 et 10°C. Pourquoi pas sur une entrée fruitée ou du foie gras, mais cela n'est pas à mon goût.

Jean Fauvel maîtrise son art, alors profitez-en !

Ma note : 8,5 / 10 au moins.

08:10 Publié dans Apéritifs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gastronomie

31/10/2005

Cartagène de Ruoms, cave coopérative Les Vans

L’Ardèche est ambitieuse et là où d’autres arrachent la vigne ou s’enterrent dans une tradition moyenne sclérosante, elle a choisi au contraire de garder le meilleur (sa nature et son climat) et de tenter l’innovation sur des bases qui réussissent ailleurs (cépages, méthodes de vinification, alcools forts). Le résultat est un florilège de bijoux qui se valorisent et se peaufinent d’une année sur l’autre.
Je vous ai déjà parlé du viognier ardéchois désormais si fameux, des vendanges d’octobre devenues une référence nationale du genre (toujours en viognier blanc) et du cornas noble et puissant, je vous parlerai avec émotion de la liqueur de châtaignes, du blanc de blanc de Lablachère, mais aujourd’hui je m’arrête sur un petit bonbon de terroir prêt à ensoleiller vos apéritifs : la Cartagène de Ruoms.


La cave coopérative de Ruoms centralise les raisins d’Ardèche du Sud sélectionnés pour assembler avec de l’eau de vie cette mistelle, apéritif travaillé à partir d’un mélange d’alcool et de moût de raisin.


La Cartagène est un vieil apéritif traditionnel méridional, ces bouteilles aux étiquettes décomposées par le temps, au petit bouchon de liège très dense qui semble pouvoir traverser l’histoire tout en oeuvrant pour son précieux contenu en repoussant les attaques extérieures.
C’est une madeleine de Proust, un goût qui semblait devoir disparaître avec nos aïeux, avec ces parties de bellotte sur le ciré aux grosses fleurs décolorées de la vieille table en bois, entre ces tours de mains calleuses et tordues qui distribuent les cartes dans un décompte rocailleux et rassurant, dans cette chaleur de poêle à bois qui vous rend frileux à l’automne après un bon civet de lapin au sang et aux pommes de terre délicieusement bouillies. C’est l’âme de la famille qui se retrouve autour d’elle, de quelques sensations fortes et simples, d’une cuisine non aseptisée et tellement puissante, qu’elle vous marque pour la vie.


La Cartagène est un patrimoine et sa nouvelle vie, du Languedoc jusqu’en Ardèche aujourd’hui est une résurrection. Certaines « recettes » sur internet vous proposent une fabrication « en cinq minutes ». Quelle pitié ! Le goût de la cartagène, vin doux très aromatique dans les tons d’épice, de vanille et de réglisse prend son temps pour se construire et révéler toute sa complexité. Elle porte d’ailleurs son noms d’une vinification Carthaginoise importée par Hannibal au cours de la deuxième guerre punique de 219 à 201 avant J.C. La bonne proportion prévoit 4 volumes de moût de raisin pour un volume d'alcool.

Je vous conseille cet apéritif sympathique et authentique bien frais avec quelques toast de tapenade et d’anchoïade ou pour ceux qui ne craignent pas sa charge sucrée avec une entrée de fois gras.

Pas de note pour cet apéritif qui n’a pas de comparatif particulier.