Le blog de Luc - Critique de vins et restaurants

Allez, je vais le dire, je ne crois pas me souvenir avoir dégusté un aussi bon gateau !
Un rêve délicieux, plutôt que croquant, je dirais fondant aux pépites de praline, indescriptible, troublant, du bonheur en gâteau, ... le "croquant aux noisettes" , voici donc la recette...

- Ingrédients :

250 g de chocolat 1848 pralinoise
100 g de farine
100 g de sucre
150 g de noisettes en poudre
150 g de raisins secs
2 oeufs
50 g de beurre
1 cuillère à soupe de rhum
1 paquet de levure chimique
1 pincée de sel
du sucre glace

- Réalisation :

tremper les raisins dans l'eau tiede avec le rhum pendant 2 heures
préchauffer votre four à 200 °C (th 7)
dans un récipient, battre ensemble oeufs, sucre, beurre fondu, farine, noisettes, levure et sel .
une fois la pate bien homogène, incorporer le chocolat préalablement coupé en petits cubes puis les raisins égouttés .
bien melanger l'ensemble .
ensuite étaler la pate dans un plat à four bien beurré et fariné et laisser cuire 20 minutes environ
en fin de cuisson saupoudrer de sucre glace .

à votre guise vous pouvez le présenter entier ou le couper en petits carrés ...

Laissez vous aller, vous êtes proche du paradis de palais...

On entre dans un "BON" des frères Costes pour échanger, pour profiter de l'autre, l'inverse du coin branché braillard qui atomise une conversation tuée d'avance. Désolé pour les déserts du coeur et de l'âme...
On entre dans un "BON", en bonne compagnie, et l'on profite du décors de classe et de paix pour apprécier un mot, un met, un regard, un sourire, un verre, un instant de raffinement, un instant de vie appaisée après une journée trop rapide et trop sèche.
Des mots, il en défile quelques bons et illustres sur un filet électronique en guise de corniche, derrière les rideaux de velours ouverts.
Des regards, il s'en échange dans les beaux et grands mirroirs massifs et rectangulaires taillés en biseau à l'ancienne.
Les verres s'amusent de ce bar décors mais vivant qui recouvre le centre du mur du fond. La serveuse a la finesse des bouteilles élégantes et son bustier rouge et souple fait éclore une silhouette raffinée et inspirée par l'endroit.
Les cuirs et bois tanés donnent confort et chaleur de touché là où le sous-sol de carrelage blanc et de portes de fer blanc lourd traduisent un espace asceptisé et moderne. Le design s'empare des vasques épurées ovales en fer poli, des accessoires fondus dans les murs pour ne pas briser les lignes, des mirroirs imposants et aux formes pures qui s'accordent à la simplicité des perspectives.
L'univers Costes travaille ses classiques romantiques autour d'un lustre en cristal imposant qui fait tourner la tête, de stores vénitiens qui alternent l'ouverture à la rue de grandes baies vitrées pour aménager certains coins intimes ou encore de rideaux unis, épais et cossus aux reflets jaune-violet.
L'univers est moderne, ciselé de matériaux comme sortis de différentes époques avec un zeste psyché sur des tableaux aux formes et couleurs changeantes au rythme de fluides électrostatiques.
Le rendu est très "BON" et l'on ne se souvient que du menu parcequ'il n'a pas altéré la première impression.


BON 2
2, rue du Quatre Septembre
75002 PARIS
Tél : 01.44.55.51.55
Fax : 01.44.55.00.77

BON
25, rue de la Pompe
750016 PARIS
Tél : 01.40.72.70.00
Fax : 01.40.72.68.30

La famille Trapet (Jean-Louis est le fils de Jean) fait évoluer sa production avec une éthique remarquable : réduction des rendements, abandon du collage et de la filtration lors de l’embouteillage et en général de toute manipulation non strictement nécessaire. Jean-Louis passe plus de temps dans ses vignes que dans sa cave !
Cela se traduit par des vins « biologiques » plus colorés et riches en arômes.
Le terroir est celui de la « Côte-de-Nuits » dont les côteaux orientés vers l'Est profitent d'un terroir exceptionnel aux pentes de calcaire et de limons.

Le Trapet blanc est très agréable, faiblement tanique, sec, au parfum fin de pomme et de tilleul.
Comptez 21 Euros.

La maison se démarque surtout par ses Chambertin, Chapelle-Chambertin et Latricières-Chambertin classés excellents par Parker.

Ma note personnelle : 7/10.

Coordonnées :
53 Route de Beaune,
21220 Gevrey-Chambertin
Tel 03 80 34 30 40.

Domaine de l’Hortus, Grande Cuvée 2002, AOC Coteaux du Languedoc – Pic Saint-Loup

Inlassables moines qui ici aussi ont transformé l’héritage romain en tradition vinicole de qualité. Le Pic Saint-loup est définitivement un lieu du vin et ce dès la préhistoire qui a paré les pentes de la montagne de ses « lambrusques », ancêtres du vin.
Pourtant ce n’est qu’en 2004 que les 28 domaines du Pic accèdent à l’Appellation d’Origine Contrôlée. L’AOC peut aujourd’hui afficher sur ses bouteilles la mention Coteaux du Languedoc – Pic Saint-Loup. Les exigences principales sont la limite du rendement sous les 50 hectolitres l’hectare, l’utilisation de deux des trois cépages Syrah noir, Grenache noir et Mourvèdre noir avec éventuellement mais en quantité mineure (moins de 10%) du Cinsault et du Carigna noir, sachant que ces deux cépages sont en perte de vitesse. Le Syrah apporte ses saveurs de fruits rouges (framboise et cassis notamment), le Grenache travaille la douceur tandis que le Mourvèdre apporte une puissance et une robustesse typique et sans concession.
La typicité du vin du Pic Saint-Loup provient de son climat très spécial. A 20 kilomètre au nord de Montpellier, entre les montagnes du Pic Saint-Loup, de l’Hortus et le Causse de Coutach, les vignes sont frappées en phase de mûrissement du raisin par un soleil intense le jour (grandes chaleurs) et une froideur très contrastée la nuit ; le tout sur un sol aride semé de cailloux calcaires et d’argile parfois marneux. Le vin produit ici est à la fois fin, puissant et concentré d’arômes fruités.

Le Domaine de l’Hortus est un must du Pic Saint-Loup et Robert Parker lui donne une note moyenne de 88 sur sa Bergerie de l’Hortus de 1998. Compter 8,5 Euros pour la Bergerie (50% Syrah, 32% Grenache et le reste en Mourvèdre).

Le Domaine de l’Hortus 2002 est un régal, bien structuré, profond au goût de fruits rouges bien mûrs.
Jean Orliac vinifie le Syrah et le Grenache en cuve d’inox pendant 15 mois tandis que le Mourvèdre est gardé en barrique.

Ma note personnelle : 7/10

Domaine de l’Hortus
Jean Orliac
34270 Valfaunès
Tel : 04.67.55.31.20
Fax : 04.67.55.38.03

Monsieur Chapoutier, chapeau bas !

Vous avez enchanté ma journée, et je pense que nombreux sont celles ou ceux qui m’ont précédé et qui vont me suivre.

A moins de 12 Euros la bouteille pour un Chapoutier, on se dit qu’il faut forcément goûter, que le vin facile australien trouvera auprès de la maison française la patte qui lui manque presque toujours, le plus de sécularité que l’on cherche avec désespoir, ce qui fait des vins du nouveau monde des arômes purs de fruit et non des vins complexes issus de terroirs patients et façonnés par l’histoire des hommes et des cultures.
Je suis resté amusé par l’ouverture de la bouteille. J’ouvre la capsule de métal, généreuse, française traditionnelle, puis un bouchon en liège, naturel, et en dévissant le bouchon, je me tache le doigt, un tache de confiture de cassis, épaisse, très noire et tirant sur le violet en l’étalant. Je renifle le goulot, le nez est immédiat, profond, confituré, intense. Voilà un vin du nouveau monde, c’est sûr, un beau vin du nouveau monde.
Au brisage, l’explosion de cassis est foudroyante. Je ne me souviens avoir sentis de telles saveurs compotées et confiturées que sur un Coteaux du Layon de Jo Pithon mais sur le thème du coing. Ici le cassis est plein et parfaitement mûr et vieilli. J’aimerais vous encapsuler ce bouquet sur le blog et vous le faire partager, mais également pour moi, pour le retrouver, aussi souvent que je le voudrais. Vive le vin ! Merci Monsieur Chapoutier ! Je suis amoureux de ce vin que je décide de déguster à l’apéritif.

On reconnaît un raisin accablé par la chaleur et refroidi par des nuits fraîches près du littoral, ce qui lui donne une acidité remarquable. Le Cabernet Sauvignon est ici explosif, tout en saveur de fruits rouges à grande dominante de cassis, en rondeur, en velouté, sur des tanins fondus. Le sol de sable rouge et d’argile aux fondations de grès et de calcaire distingue aussi ce vin de la grande cavalerie Australienne des Shiraz.
Monsieur Chapoutier explique sur ce vin qui titre à 13 degrés que le raisin est égrappé en mars et avril au moment de la vendange puis mis en cuves de béton ouvertes pendant 3 à 4 semaines. S’en suit l’élevage en fûts français puis la fermentation en barriques avec un maximum de 15% de bois neuf.

Ma note personnelle : 8,5/10

A acheter d’urgence : http://www.chapoutier.com
Me contacter pour une commande groupée !!

Régalez-vous !

Mars est un mois béni en Ardèche du Sud ! Celui de la distribution, au compte-gouttes d'un nectar précieux et pourtant récent. En effet, les desormais célèbres "Vendanges d'Octobre" ne datent que de quelques années mais sont rapidement devenues un must dans ce pays si longtemps consacré à la quantité et au rouge grossier.

Le Viognier vendanges tardives ou plutôt d'Octobre, sont tout simplement exceptionnelles ! Le viognier est un très grand cépage, l'un des mes préférés en blanc avec le Tokay ou Tokaji. Et là où le Tokaji est prévisible dans les tons d'un mouelleux parfait de finesse et de confit, le Viognier d'Octobre amène le vin là où on ne l'attendait pas, sur des arômes puissamment fruités d'abricot, un vrai festival !

Ma note personnelle : 9,5/10. Prix : aux alentours de 15 Euros, un tout petit prix pour l'un de mes vins préférés.

Adresse : cave coopérative de Les Vans (07140).