Le blog de Luc - Critique de vins et restaurants

Monsieur Chapoutier, chapeau bas !

Vous avez enchanté ma journée, et je pense que nombreux sont celles ou ceux qui m’ont précédé et qui vont me suivre.

A moins de 12 Euros la bouteille pour un Chapoutier, on se dit qu’il faut forcément goûter, que le vin facile australien trouvera auprès de la maison française la patte qui lui manque presque toujours, le plus de sécularité que l’on cherche avec désespoir, ce qui fait des vins du nouveau monde des arômes purs de fruit et non des vins complexes issus de terroirs patients et façonnés par l’histoire des hommes et des cultures.
Je suis resté amusé par l’ouverture de la bouteille. J’ouvre la capsule de métal, généreuse, française traditionnelle, puis un bouchon en liège, naturel, et en dévissant le bouchon, je me tache le doigt, un tache de confiture de cassis, épaisse, très noire et tirant sur le violet en l’étalant. Je renifle le goulot, le nez est immédiat, profond, confituré, intense. Voilà un vin du nouveau monde, c’est sûr, un beau vin du nouveau monde.
Au brisage, l’explosion de cassis est foudroyante. Je ne me souviens avoir sentis de telles saveurs compotées et confiturées que sur un Coteaux du Layon de Jo Pithon mais sur le thème du coing. Ici le cassis est plein et parfaitement mûr et vieilli. J’aimerais vous encapsuler ce bouquet sur le blog et vous le faire partager, mais également pour moi, pour le retrouver, aussi souvent que je le voudrais. Vive le vin ! Merci Monsieur Chapoutier ! Je suis amoureux de ce vin que je décide de déguster à l’apéritif.

On reconnaît un raisin accablé par la chaleur et refroidi par des nuits fraîches près du littoral, ce qui lui donne une acidité remarquable. Le Cabernet Sauvignon est ici explosif, tout en saveur de fruits rouges à grande dominante de cassis, en rondeur, en velouté, sur des tanins fondus. Le sol de sable rouge et d’argile aux fondations de grès et de calcaire distingue aussi ce vin de la grande cavalerie Australienne des Shiraz.
Monsieur Chapoutier explique sur ce vin qui titre à 13 degrés que le raisin est égrappé en mars et avril au moment de la vendange puis mis en cuves de béton ouvertes pendant 3 à 4 semaines. S’en suit l’élevage en fûts français puis la fermentation en barriques avec un maximum de 15% de bois neuf.

Ma note personnelle : 8,5/10

A acheter d’urgence : http://www.chapoutier.com
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Régalez-vous !

La Bourgogne est sans doute ma région viticole préférée, celle que je trouve la plus accomplie et ce depuis les grands ducs de Borgogne qui se faisaient d'ailleurs appeler les "seigneurs des meilleurs vins de la Chretienté".
Le Givry 1er Cru est certainement un des Bourgogne de classe les plus vif en bouche, fruité en cerise et jeune même au bout de plusieurs années de cave qui n'ont fait que lui apporter un peu plus de finesse et de rondeur en bouche. Le nez est tout simplement exceptionnel ! On ne sait pas se décider pas à tremper les lèvres, on imagine...
Ce cru est parfait pour un bouteille à moins de 15Euros à l'achat dans l'année de sortie.
Il est un maillon intéressant autour des meursault plus en rondeur, des pommard et des nuits charpentés et puissants ou des échezeaux cisellés...
Pour ce Givry de fête, veillez à respecter la sage règle bénédictine de Saint Benoît : "Non usque ad satietatem, sed parcius", ce qui signifie "Pas jusqu'à la satiété, mais avec modération".

Ma note : 8/10 bien mérité pour cette gourmandise !

Dans la catégorie très bon rapport qualité / prix et vins de garde qui se valorisent, voici un champion. J'ai goûté et acheté ce vin en 2000 et l'ai dégusté cette semaine seulement : une merveille. le vin a profité de ces quatres années pour progresser en complexité et s'affiner au niveau acidité et arrière goût tanique. Ce fin est très fin et ira parfaitement sur un filet de boeuf aux truffes !

je remarque que les "Costières de Nîmes" font des progrès remarquables et que quelques maisons (cf. Parker) sortent du lot pour rejoindre le club des grands vins. Un investissement à moyen terme qui en vaut la peine.

Ma note : 7.5 à 8/10.

Ah le Cornas... !

Un grand vin de France encore accessible à moins de 15 Euros à la Cave de Tain l'Hermitage. Vous tenez là une valeur ultra-sûre du patrimoine national. Alors n'hésitez pas et faites le plein de ce délice lors d'une de vos visites à Tain.

Ce 100% syrah est l'un des plus grand vin du Rhône et accompagnera vos viandes grillées avec panache lors de grandes occasions. Je vous conseille de le carafer pour lui permettre d'exprimer au plus tôt dans le repas toute sa complexité.

Ma note : 8,5/10.

Le Tokaji ou Tokay en Hongrois existe également en version "sec". Le spécimen ici en photo était bouchonné, dommage... Je pense que ce vin s'exprime quand même mieux dans sa version liquoreuse. Mais je vous soumets cette étiquette sur laquelle on peut lire dans le bas : "Tcheco-Slovaque"...

Les Tokaji-Vinicky est lui aussi excellent. La maison Vinicky est très ancienne : 1695 et l'expérience s'exprime pleinement dans ce vin d'exception.

Le Tokaji de Hongrie, vraiment, j'adore !

Un de mes chouchous ! Le Tokaji issu du cépage connu en France sous le nom de Tokay en Alsace essentiellement (quelle merveille...) est en fait un cépage purement Hongrois et dont la France cessera d'utiliser le nom très prochainement. Le Tokay alsacien s'appelera alors "Pinot Gris" au lieu de "Tokay - Pinot Gris". Ce vin de l'Est de la Hongrie est l'un des meilleurs du monde en liquoreux et Louis XIV s'en régalait déjà. Il est actuellement disponible en France à partir de 11 Euros la bouteille de 50cl et malgré ce prix assez élevé, vous ne regretterez pas votre achat.
Je vous le conseille vivement pour un apéritif brillant ou sur du foie gras, voire en dessert sur du chocolat par exemple.
Quelques traductions techniques pour étonner vos invités :
"Aszu" signifie "grains confits"
"5 puttonyos" identifie la teneur en sucre naturel sur une échelle de 3 à 6. Ici, 5 signifie une teneur supérieure à 120grammes.
Ma note : 10/10, un must à essayer pour vos fêtes de Noël ou du Réveillon.

Espagne - quand le soleil et la vigne s'expriment naturellement :

Casa de la Ermita 2001, Jumilla – 8 €
Puissant, fruité, excellent
Decanter 2003 en dit : « parmi les 50 meilleurs valeurs au marché »

Capçanes Costers de Gravet 2000 – 14 €
91/100 par R. Pazrker et Decanter : « parmi les 100 meilleurs vins du monde »

Voilà une rencontre extraordinaire !

Je connaissais déjà les vins du Chili issus de cépages français renommés, gorgés de soleil et puissants comme des vins naturels dopés par une nature généreuse pour la vigne. Le meilleur côtoie d'ailleurs le pire dans un pays qui exporte une quantité astronomique d'hectolitres mais là mes amis ce petit bijoux de vin vaut le détour pour un millésime 2003 !

Casillero del Diablo était il ya cent ans une cuvée spéciale affublée d'une connotation diabolique pour la protéger des appétits commerciaux. Une cuvée du patron destinée à être appréciée par la minorité.
Pour 6 Euros... chez Carrefour (et oui, ils vendent du bon vin également), franchement, il ne faut pas s'en priver. Je vais raffler le rayon mais je vous donne le tuyau.

La dégustation est facile et le vin généreux comme sa région : nez fin et puissant à la fois de cerises mûres, cassis et prunes. En bouche, c'est une explosion de fruits rouges qui fait de 2003 une année dorée pour ces vins du nouveau monde.

Je vous conseille ce vin sur de bonnes viandes rouges (boeuf grillé par exemple), du mouton ou une belle paella.
Régalez-vous !

Bourgogne - la classe du terroir et du savoir-faire français à l'état pur :

Meursaut - Clos du Cromin – Château Genot boulanger 30 €

Aloxe–Corton – 1er cru 99 les fournières d’Antonin Gruyon – 40 €
Nez confituré, poivré. Puissance de la Nuit et finesse de Beaune

Bonnes Mares – grand cru Louis Jardot – Grand cru 99
Un des vins des plus virils de Bourgogne –Servis avec sanglier, chevreuil, truffe.

Pernand Vergeless 2000 - "Les belles filles sous le bois de Noël" (tout un programme..)
Génial !